Au secours pardon ! / Frédéric Beigbeder

Beigbeder on aime ou on déteste... je fais partie de ceux qui adorent... et pourtant là j'ai eu l'impression d'arriver à saturation.

La critique promettait le roman de la maturité... moi j'ai lu de nouveau les fantasmes d'un adolescent atardé, qui fait l'apogée du sexe, de la protestitution et aujourd'hui même de la pédophilie, sur fond de dénonciation de la société de consommation (mais qui ici contrairement à 99 francs est beaucoup plus effleuré et beaucoup plus caricaturé).

Oh que ce roman est long, redondant, et il répète et il répète et il répète... les culs, les filles, les coups d'un soir avec des adolescentes... le fric, le pouvoir, la baise... C'est même plus drôle, c'est même plus saccarstique. C'est long et ennuyeux.

Bon en s'accrochant un peu, j'avoue que la fin (car enfin il y en a une) présente un dénouement intéressant...

L'histoire ? Octave part en Russie à la recherche de la fille parfaite pour représenter une marque de comestique, sans morale, à travers le monde... pour cela il les goûte, il les teste, il les photographie et il abuse d'elles... mais il a décidé de se confesser, il raconte alors son affreuse histoire.

Il en reste quelques tirades quand même :

"Les femmes avaient de bonnes raisons de haïr les hommes depuis des millénaires. Pour se venger de siècles de domination masculine, elles voulaient notre malheur [...] Elles commençaient par nous castrer et après elles se plaignaient qu'on ne les baise plus ! Elles nous donnaient vie et ensuite n'avaient de cesse de nous la rendre impossible. Peut-être qu'à force leur haine était devenue réciproque : les hommes en voulaient aux femmes de ne rien leur pardonner. Je vous l'ai dit : c'était la guerre. La prochaine guerre n'opposera plus des pays ou des religions : ce seront les hommes contre les femmes, et l'affrontement sera autrement plus violent."

"Il y a des règles à respecter : ainsi le "nombre d'or" (1,61803399) qui est la hauteur de la pyramide de Khéops divisée par sa demi-base.  Si vous divisez votre taille par la distance sol-nombril, vous devez obtenir ce chiffre, qui doit aussi être égal à la distance sol-nombril divisée par la distance nombril-sommet du crâne. Sinon vous êtes imbaisable".

 "Le plus excitant chez une femme c'est son visage ; ne croyez pas les hommes qui prétendent aimer leurs seins ou leur cul, c'est parce que leur nana a une sale gueule qu'ils se concentrent sur le reste"

"La pénétration m'ennuyait : on doit avaler un Cialis une heure auparavant, être propre sous les bras (voire épilé à la cire entre les tétons), il faut enfiler un caoutchouc hermétique à toute sensation (en plus de celui qu'on porte autour du coeur), limer en ahanant comme un joggeur, pousser un râle poliment fort à la fin [...] L'amour physique donne l'impression de passer un examen, ou de faire des pompes".

(Editions le Livre de Poche - 6,95 €)