Mange prie aime / Elizabeth Gilbert

Mais que j'ai été longue à venir au bout de ce livre !!!

Pourtant je l'ai apprécié et je languissais la fin pour me précipiter voir le film (et comparer ! car j'ai pensé à Julia Roberts durant toute ma lecture)...

J'ai été longue sûrement car j'ai fait 1000 autres choses en même temps, ou alors parce que le livre n'avance pas vite, ou enfin peut-être car je méditais moi-même entre chaque chapitre !

C'est un livre qui dès les premiers paragraphes me semble presque autobiographique : "J'avais 31 ans. Mon mari et moi étions ensemble depuis 8 ans, mariés depuis 6, et nous avions construit notre vie autour de cette attente commune - à savoir que, passé le cap des 30 ans et des atermoiements, j'aurais envie de me fixer et d'avoir des enfants. D'ici là, anticipions-nous mutuellement, je me serais lassée des voyages et serais heureuse de vivre dans une grande maisonnée animée, remploie d'enfants et de plaids faits main, une maison avec jardin dans l'arrière cour et un bon petit ragoût en train de mijoter sur la gazinière [...] Mais - ainsi que je le découvrais avec épouvante - je ne désirais rien de tout ça."

Et puis elle parle d'amour comme moi... "Quand on aime d'un amour désespéré [...] nous inventons le personnage de notre partenaire, nous exigeons qu'il soit tel que nous avons besoin qu'il soit, et quand ensuite il refuse d'endosser ce rôle que nous avions créé de toutes pièces pour lui, nous sommes anéantis" ou encore "Je suis tombée amoureuse, et ben plus de fois que je ne prends la peine de les compter, davantage de ce que je pensais qu'un homme pouvait m'offrir qu'avec l'homme lui-même, puis je me suis accrochée à cette relation un long moment (bien trop long quelques fois) en attendant que l'homme s'élève jusqu'au sommet de sa grandeur. Souvent en amour j'ai été victime de mon optimisme".

C'est donc l'histoire d'une jeune femme, qui n'entre pas dans le moule de la future maman qu'on veut lui prêter, et qui part pour essayer de lâcher prise, de se retrouver, de retrouver le goût des vraies choses, de sortir de la dépression dans laquelle petit à petit elle s'est intallée. Elle s'accorde alors une année sabbatique avec 3 temps forts : l'Italie, l'Inde et l'Indonésie.

En Italie, elle redécouvre les plaisirs épicuriens, manger, boire, sortir, rire, échanger, se balader, vivre... Le bonheur est à portée de main, mais en arrière-toile il y a toujours son divorce, la douleur, l'incompréhension...

Alors elle file en Inde et s'adonne à l'art de la méditation, du silence, de la solitude, tout à l'inverse de l'Italie et de sa Dolce Vita, ici elle va trouver du réconfort par la prière. Au lieu de remplir sa vie, à l'italienne, elle va vider son être, pour le nettoyer et le comprendre. Elle va purifier son âme et ses pensées en se livrant à des exercices difficiles pour les occidentaux que nous sommes... comment accepter de se lever à l'aube pour ne... rien faire, juste méditer, sans bouger, sans goûter à aucun des plaisirs de la vie... quel contraste, quel exercice ! A tester... un jour peut-être !!

Enfin, elle ressent le besoin de terminer son périple à Bali... pour retrouver un sorcier qu'elle avait connu quelques années plus tôt, elle est attirée vers cette ville, le revoir ne sera qu'un prétexte, sans doute, pour trouver là-bas, enfin, les bases d'un nouveau départ, le savant mélange de tout ce qu'elle aura expérimenté plus tôt...

Histoire autobiographique, audacieuse et qui laisse rêveuse... voilà pourquoi -peut-être- j'ai mis autant de temps à finir de le lire !

 (Editions Le Livre de Poche - 7,10 €)