La petite fille qui avait mangé un nuage grand comme la Tour Eiffel / Romain Puertolas

Parce que les livres ça se partage, cette lecture m'a été partagée par Estelle (merci !!).

Une parenthèse de tendresse, dans un monde imaginaire auquel on voudrait croire... et pour cause !

L'histoire d'amour d'une femme pour un enfant malade, qu'elle va adopter, racontée par un homme chez le coiffeur. Cela pourrait être banal mais ici rien ne l'est. C'est l'histoire fantastique de cette femme, comme la métaphore de l'amour, de la maladie, de la vie...

Nous voilà emportés dans ce merveilleux voyage, à croire au plus incroyable.

Facile d'y croire car le roman mélange le réel...

"François Hollande décida de prendre le métro. C'était un moyen de transport qu'il n'empruntait jamais. D'abord parce qu'il travaillait là où il vivait, à l'Elysée, un peu comme les épiciers arabes, les restaurateurs chinois ou les tenanciers de saloons dans les westerns américains qui logeaient à l'étage du dessus"

"Malgré son immense pouvoir, Obama était un homme simple. Comme tout un chacun, il troquait ses chaussures vernies contre de confortables pantoufles rouges à l'effigie d'Homer Simpson lorsqu'il se trouvait à la maison (ou dans son avion, ce qui revenait un peu au même)."

ironise sur la réalité de la vie...

"la situation redevint comme avant [...] le Palestinien appuya sur la détente. Au même moment un Blanc tua un Noir en Allemagne, un Noir, deux Blancs en Afrique du Sud, et un jeune déséquilibré fit un carnage dans une université américaine avec le fusil qui lui avait été offert pour l'ouverture d'un compte bancaire, un groupe de bûcherons clandestins tua cinq membres d'une tribu amazonienne Awà, un Iranien tua un Irakien, un Irakien tua un Iranien, un Pakistanais lança du vitriol sur le visage de sa femme qui avait regardé un autre Pakistanais, un Brésilien tua une vieille dame en tentant de lui dérober son sac à main, un terroriste du front al-Nosra tua douze civils et en blessa quarante-trois autres dans un attentat-suicide sur un marché de Damas et un Péruvien dépressif se jeta du haut d'un immeuble de huit étages, sans lâcher son poncho et sa flûte de pan, écrasant en fin de course deux passants qui n'avaient rien demandé. Le monde était redevenu normal."

et surtout nous parle d'amour, et cet amour il ne s'invente pas !

Je ne veux pas dévoiler trop de ce voyage fantastique, et ne livrerai donc pas d'autres extraits plus "croustillants" car ce voyage il se dévore ligne par ligne, d'incroyable en merveilleux... rêver ne dure jamais assez longtemps, la réalité, trop dure, plus injuste, parfois cruelle, nous rattrape trop vite, alors détachez vos ceintures, et profitez du voyage. Bon vol.

(Le livre de Poche / 7,10 euros)