Rien ne va plus / Douglas Kennedy

Souvent quand j'ai aimé un livre, j'en lis d'autres du même auteur, ce qui explique que si rapidement nous retrouvions Douglas Kennedy après ma lecture de L'homme qui voulait vivre sa vie.

Celui-ci est de la même trempe... histoire de couple (ici celui du héros -entendre là "personnage principal", loin des valeurs héroïques que l'on pourrait donné à ce terme évidemment- le héros donc, qui gloire venant s'offre les plaisirs d'une maîtresse jusqu'à ce que sa femme l'oblige à la quitter !! c'est ainsi que souvent cela se passe, le trompeur rêve de quitter l'autre mais ne le fera jamais seul ! bref !!)... une histoire de couple donc, une intrigue (la réussite soudaine et excessive d'un auteur jusque là dénigré), des rencontres (le courtier barré, le client multimilliardaire, la maîtresse magnique et amoureuse), un splendide retournement de situation (une fois au sommet ne risque-t-on pas la chute ?)... une histoire bien ficelée, chaque détail compte, l'intrigue tient plutôt bien la route...

Point commun évident également : le rapport de Kennedy à l'argent et sa façon de monétiser chaque objet, chaque situation, chaque ligne. Bizarrement tout dans ses livres a un prix. J'ai souvent l'impression en le lisant d'avoir la tête pleine de chiffres, plutôt que de mots... comme lire un bilan financier, réfléchir en calculatrice... les personnages de Kennedy n'ont pas une montre mais une montre à quinze mille, ils ne vont pas au resto mais se font une addition à deux cents dollars...

"Elle voulait entendre [les] Trois Petits Cochons, mais à une condition : - Sans le Grand Méchant Loup, c'est possible papa ? J'ai réfléchi une minute à cette éventualité : - Voyons un peu, il y a une maison en paille, une autre en bois, une autre en brique. Et ensuite quoi ? Ils fondent une association de quartier ? Non, désolé, mon amour, mais sans le Grand Méchant Loup ça ne marche pas vraiment..."

(Editions Pocket - 6,84 €uros)