Mémoires d'un jeune homme dérangé / Frédéric Beigbeder

Ce livre c'est aussi ma première expérience sur ebook... j'étais plutôt hostile car j'aime tellement le papier, j'aime mon stylo qui me permet de noter mes passages préférés et j'aime par dessus tout garder mes livres favoris, les stocker sur mon étagère... jusqu'au jour où je changerai d'avis lol.

Puis 12 jours loin de chez moi, un poids limité dans mes valises (pour garder de la marge pour mes souvenirs de vacances) et 12 heures d'avion ont eu raison de moi, me voilà partie avec la liseuse de mon papa... 200 grammes, 59 livres en poche ! Assez convaicant quand même !

Une liseuse, c'est du papier ! Ce n'est pas une tablette, ça ne rèflete pas, ça possède un dico intégré, c'est léger, le marque page ne glisse jamais... et on peut prendre des notes ! Bon ok... j'avoue, c'est quand même trop pratique !!!! (mais je la rendrai quand même !)

Bref ce n'était pas le sujet, le sujet c'est Beigbeder que j'adore et la lecture de son premier roman.

Je ne sais jamais où classer ses livres : romans ou autobiographies ? Marc Marronnier pseudo... (nous le saurons dans un autre livre de lui, pas choisi au hasard !)... mais Marc Marronnier c'est quand même une copie conforme de l'image que l'on se fait de Frédéric Beigbeder !!

Ce volume de son oeuvre autobiographique... ou pas... raconte comment il est tombé amoureux d'une jeune femme à l'heure où sa relation avec une autre était en train de s'éteindre et à quel point il a voulu la retrouver... basique comme histoire mais c'est traité par Beigbeder ne l'oublions pas !

Ce roman c'est beaucoup de jeux de mots, de "blagues", du style Beigbeder déjà mais très orienté sur les figures linguistiques en tout genre... 

Perso j'accroche à chaque fois, ça fait mouche, j'aime, je veux lire encore "du Beigbeder"...

Quelques passages pour en parler, passages qui me parlent (parce que je me sens concernée, parce que c'est exactement ce que j'ai dit un jour, parce que c'est arrivé près de chez moi !) :

"De Victoire je ne garderais que des souvenirs de bouffe. Nous avions passé l'année dans des restaurants. Autrefois, pour séduire les femmes ou les garder, il fallait les amener au théâtre, à l'Opéra ou en barque sur le lac du bois de Boulogne. A présent, les théâtres étaient subventionnés, les opéras embastillés et le Bois avait perdu l'essentiel de son charme. Désormais il fallait subir le Restaurant. On devait regarder l'objet de son désir mastiquer des rognons de veau, la créature de ses rêves hésiter entre un morceau de camembert ou un quartier de brie bien coulant, la divine beauté victime de gargouillis intestinaux. La déglutition remplaçait les baisers, les bruits de fourchettes supplanteaient les déclarations."

"Tu sors tous les soirs ta copine pasque tu as peur de t'emmerder. Dans la vie à deux, il arrive toujours un moment où la conversation s'éteint. C'est pas qu'on ait plus rien à se dire mais on croit que tout a été dit. Alors on sort. Mais si t'aimais vraiment ta nana, t'aurais le cran d'affronter les silences. Sans allumer la radio ou la télé. [...] écoute mon conseil : si tu tiens dix minutes de silence sans être dégoûté, c'est que tu as le béguin ; si tu tiens une heure, c'est que tu es amoureux ; et si tu tiens dix ans, c'est que t'es marié !"

"Cela était un bref aperçu des théories que j'ai échafaudé hier soir à la Scatola, petite boite de vacances à Port camargue, où nous avons passé une soirée délicieusement banale. J'adore les boites au soleil : elles réconfortent mon esprit de contradiction. Quand il pleut dehors, on trouve n'importe qui dans les boites. Alors que par beau temps, seuls les fêtards authentiques sont assez fous pour se laisser enfermer. C.Q.F.D. [...] il y a aussi une évidence : toutes les filles sont belles quand elles sont bronzées. Surtout les boudins. [...] Hier soir, je n'ai vu que des canons à la Scatola. Quelles beautés !"

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