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Un livre presque parfait !
24 janvier 2014

Léa, mes doubles et moi / Aurélie Guarderas

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Quand je dis qu'une lecture est une amitié, cette fois c'est même une copine qui a écrit ce livre...

Il est alors certainement encore plus difficile de dire ce que j'en pense, mais je me lance.

Je félicite l'intention car, pour avoir toujours aimé écrire, je n'ai jamais eu le cran d'aller jusqu'au bout, et de le faire. Ecrire un roman, ça n'a rien de simple. Etre publié c'est encore une autre étape.

J'avais entendu beaucoup de choses sur ce roman, notamment une possible adaptation au cinéma... j'étais curieuse. Aurélie est si discrète que je languissais de lire ce qu'elle écrivait. Je pense encore que c'est courageux, de s'exposer à la critique, parfois même de ses proches, amis, famille...

Alors allons à l'essentiel... je n'ai pas aimé.

Si l'histoire m'a parfois émue, c'est seulement parce que le sujet est un sujet, qui, va savoir pourquoi, m'a toujours touchée...

Mais, ce livre a de gros défauts.

Il n'y a quasiment pas de ponctuation. Non seulement cela ne facilite pas la lecture, mais cela donne un côté très basique aux propos. Cela est accentué par le vocabulaire, volontairement familier parfois, mais trop... Quand on aime lire, on aime les mots... en tous cas moi, je les aime. Un appart ne sera jamais si beau qu'un appartement, un ciné toujours moins beau qu'une séance de cinéma... Et malheureusement, on n'écrit pas comme l'on parle... ou malheureusement on ne parle pas comme l'on devrait écrire... 

Avant même les premières pages du livre : "Merci à ma maison d'édition pour donner vie à ce livre"... "de donner vie", "d'avoir donné vie"... ??... ce "pour" est disgracieux...

Et le style est constant : "avec six ans de plus qu'elle, il avait à son inverse connu bien assez tôt les joies de la vie", "outre la séparation, elle va devoir faire face à tellement de choses", "le départ de mon père a provoqué chez moi une déception envers cet idéal que je pouvais avoir des hommes", "je suis à l'instar d'une cocotte minute prête à exploser", "je me passe et ressasse ce lourd repas", "la peur m'envoûte", "si ça vous intéresse je passe votre CV", "tout dépend du gramme d'alcool dans le sang", etc etc. Les mots sont, pour moi, mal choisis.

Quelques formules ne me semblent pas les mieux choisies non plus "quelques coupes de vin", ne choisit-on pas des verres pour le vin et des coupes pour le champagne, "un silence se fait entendre" / "un silence se fait sentir" / "nous écoutons le silence", "cela allait prendre du temps voire peut-être des années" (des mois peut-être des années ?), "j'ai l'impression d'être retombée dans une misère psychologique"...

"L'antre", "le clan" sont des mots qui reviennent trop souvent.

Quelques fautes de syntaxe aussi : "mais ne sommes tous pas passés par cette phase diffcile qu'est l'adolescence"... ne sommes-nous pas tous... ou encore "je m'excuse pour ne pas toujours t'avoir donné de nouvelles"...

Quelques fautes d'orthographe qui ressemblent par contre à des fautes de frappe "mai" au lieu de "mais", "est" au lieu de "et"...

Des anachronismes, et donc des difficultés dans le choix du temps... le passé se mélange avec le présent, des périodes que l'on ne comprend plus, "toutes ces années" pour parler de 2 ans, 6 mois qui deviennent quelques semaines... 

Des difficultés à suivre les personnages qui sont une fois maman et papa, et dans la même phase Paul et Christine...

Le roman est court et sans doute trop... le rythme est rapide mais il enlève de la crédibilité... premier verre en terasse à Paris, la serveuse devient la meilleure amie de Léa ; Léa rentre dans une agence d'intérim on lui offre un café ; une plainte est déposée, le gars est incarcéré.

Des réactions qui ne sont pas appropriées "Tu n'as pas de petit copain ? Les garçons de ta classe ne savent à côté de quoi ils passent"... parle-t-on ainsi à une jeune femme de 24 ans ?? Vraiment ?

Et le roman n'entre pas assez dans le détail, il effleure, il survole... Un auteur doit également être un investigateur. Pour parler d'un procès il faut se documenter, en détail, sur la procédure, le vocabulaire, peut-être même questionner un avocat..., pour parler de la drogue il faut fouiller, échanger, imaginer, s'immerger... Il faut crédibiliser l'écrit. C'est la réussite d'un roman, sa crédibilité. 

Quand j'ai lu Boris Vian, c'était incroyage, mais je suis rentrée dans le roman, j'y ai cru car c'était si détaillé que cela semblait d'un coup quasiment possible. Ici j'ai eu l'impression de ne pas progresser. Ce roman manque d'intrigue, il tourne sur lui-même.

Il y avait une bonne base, mais il manque du travail. Dommage que personne n'ait pu te conseiller Aurélie, car tu as une volonté qui est toute à ton honneur et pour un premier livre c'est certainement très bien (je sais que je suis vite trop critique, mais je me pense juste... ça n'engage que moi tu me diras !)... Quant aux Editions Baudelaire, dommage qu'ils ne fassent pas leur boulot d'éditeur... j'aurai presque rêvé d'une Reine Zabo ici pour qu'elle corrige, rebooste, renvoie et fasse naître un beau roman.

Reste à espérer que l'adaptation cinématographique sera "télégénique" !

(Editions Baudelaire - 13,50 €uros)

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Commentaires
Un livre presque parfait !
  • Proust a dit "la lecture est une amitié"... un livre c'est un moment d'intimité, puis de partage... combien de fois j'ai lu un livre car on me l'avait conseillé... et je me suis empressée de le conseiller à mon tour... en voici quelques uns !
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