Un léger passage à vide / Nicolas Rey

Un petit air de ressemblance avec Beigbeder... en plus jeune, pour le moment moins vulgaire peut-être, mais provoc, critique envers lui en premier lieu, envers les autres... autobiographique... y'a du Beigbeder en lui c'est sûr. Et forcément avec moi ça marche !

Le rythme est différent, les chapitres sont courts, c'est une suite de morceaux de vie choisis... Pas besoin d'en dire plus ou de faire plus long, tout est dit.

La vie d'un futur papa, dépassé par la vie, drogué et alcoolique... réflexion sur la vie d'un homme de 34 ans.

J'aime. C'est cinglant, drôle, triste, juste parfois aussi.

On le lit vite, peut-être trop vite même car il y a beaucoup de choses et de sentiments derrière ces quelques mots.

Je vais lire autre chose de lui très vite, c'est sûr. Merci Jérôme pour cette découverte.

"Je suis une femme parce que je craque toujours pour un salopard qui va m'en faire baver avec son air triste, son air de ne pas y toucher alors que, juste à côté, je peux avoir le type qu'il me faut, le reproducteur idéal, l'homme fidèle, le prince du bien-être aérodynamique, un beau mariage en perspective, mes cousines en chapeau King size, et moi, une fois ma robe enfilée, pour ne pas gâcher l'ambiance, moi, enfermée dans les toilettes, consultant mon portable, pour savoir si le salopard avec son air triste n'a pas laissé un ultime texto, même d'insulte, je m'en tape, qu'il m'écrive une dernière fois et je sors des wc et toute la famille est folle de joie de voir mes larmes qui prouvent le bonheur total dans lequel je nage et surtout, il ne faut jamais rien dire dans ces moments-là"

"La confiance est une fabrication pour les peureux. Il n'y a que deux choses qui existent sur Terre. L'amour et les emmerdements. Le problème est le suivant : je suis tombé amoureux de toi et les emmerdements se multiplient"

"Mes jours sont tellement dingues que le samedi soir, c'est Woodstocks avec mon coupe-ongles. A l'heure où ceux de mon âge dinent en faisant la chose la plus infâme au monde, à savoir rire de leurs propres blagues, je m'amuse vraiment. Par exemple, je m'offre un citron chaud et parfois, je file vers mon frigidaire et je me vole un carré de Crunch. Ni vu ni connu, je t'embrouille. Je suis comme ça, un fou, un kamikaze [...] Jamais je ne souffle. Par exemple, je me tire de mon immeuble tous les jours. Pour acheter ma baguette de pain. Comme dans Top Gun, la tête haute et les cheveux courts, je fonce à la boulangerie. La commerçante est très dangereuse mais j'en ai vu d'autres".

(Edition J'ai Lu - 4.810 €)